Trump appuie le brigandage


Des manifestations ont eu lieu partout en Syrie le 26 mars 2019 pour dénoncer le geste de Trump en faveur de l'annexion par Israël du Golan illégalement occupé.

À la veille de la visite du premier ministre d'Israël Benyamin Netanyahou aux États-Unis, le président Donald Trump, par la voie habituelle de Twitter, s'est déclaré d'accord à reconnaître la souveraineté de Tel Aviv sur le plateau du Golan, un territoire syrien qui a été illégalement annexé par Israël après la Guerre de Six Ans en 1967. Pas plus tard qu'en novembre dernier, un vote a eu lieu à l'Organisation des Nations unies pour confirmer que ladite annexion était nulle et sans valeur juridique et, pour la première fois, le gouvernement des États-Unis a voté contre elle. Tous les autres pays du monde, à l'exception d'Israël, ont voté pour.

L'absurdité la plus récente défendue par l'ancienne personnalité de la télévision devenue chef d'État crée un malheureux précédent pour la stabilité et la licéité mondiales, puisqu'elle défend le recours à la force comme moyen de pillage territorial. Si nous devions trouver une comparaison pour illustrer à quel point une telle décision est honteuse, ce serait celle de l'invasion et de l'occupation du Koweït par l'Irak en 1990. Selon la perspective actuelle de Trump, l'agression par le régime de Saddam Hussein lui aurait accordé la souveraineté sur cette petite, mais immensément riche nation, et les États-Unis n'auraient eu aucun prétexte pour lancer la dévastatrice guerre du Golfe pour libérer l'émirat riche en pétrole.

L'irresponsabilité téméraire du magnat, qui pourrait avoir des conséquences potentiellement catastrophiques au Moyen-Orient, doit être perçue comme une autre de ses manoeuvres typiquement électoralistes, dans ce cas-ci, comme un cadeau accordé à son allié et jumeau idéologique. En effet, le mois prochain il y aura des élections anticipées en Israël auxquelles Netanyahou doit participer suite à la rupture de son alliance gouvernementale et dans un contexte d'importants défis politiques, dont des accusations de corruption portées contre le premier ministre lui-même, qui menacent de mettre fin à la coalition droitiste et ultra-droitiste au pouvoir à Tel Aviv.


Manifestation à Alep le 26 mars 2019

Une autre conséquence de ce geste est qu'il pave la voie à la reconnaissance subséquente des annexions de facto perpétrées par Israël sur une grande partie de la Cisjordanie et de Jérusalem Est (la Palestine), ce qui signifierait le pillage le plus brutal du territoire d'une nation de l'ère moderne.

Ainsi, la stabilité fragile de la région et du monde est menacée par une grossière tentative d'influencer les électeurs israéliens en faveur du sionisme récalcitrant, tandis que Trump cherche à plaire aux secteurs islamophobes de sa propre base de militants.

La communauté internationale devra juger cette manoeuvre inacceptable et condamner sans équivoque cette supplantation des principes de coexistence mondiale par un échange de faveurs entre élites réactionnaires et bellicistes.

(22 mars 2019. Traduction : LML)


Cet article est paru dans

Volume 49 Numéro 12 - 30 mars 2019

Lien de l'article:
Trump appuie le brigandage - Lo Jornada


    

Site Web:  www.pccml.ca   Courriel:  redaction@cpcml.ca